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Chapitre 3

Il a les mains glacées. Je frisonne. Mon Dieu que c'est bon. Il me caresse les avants bras avec la douceur d'une plume. Il rapproche son souffle chaud sur le creux de mon cou en commençant à le mitrailler de tendres baisers. Je sens la température me monter au cerveau, je n'arrive plus à réfléchir normalement. Comment j'en suis arrivée là ? Tout ça à cause d'un échange de regard. Je n'avais rien demandée à part un rendez-vous en tête avec Mateo…

 

J'avais le bout de papier avec le numéro de Mateo noté dessus. Je l'avais observée une centaine de fois allongée sur mon lit. J'avoue que j'avais hésitée à l'appeler mais je l'avais fait. La conversation avait été... Comment dire, brève. Il m'avait donné rendez-vous au café qui se trouvait en face du lycée. J'étais un peu scandalisée quand même, c'était le week-end et je devais retourner devant le lycée. Ce mec m'insupportait déjà mais pas grave, il était mignon, donc ça en valait la peine. Je mis mes plus beaux vêtements et j’allai le retrouver dix minutes plus tard dans le fameux café. Il était vraiment gentil, je ne le niais pas mais, il adorait l'école. Je n'y crois toujours pas. J'avais essayée de tourner la conversation sur autre chose que mes lacunes en français mais, non, monsieur était trop intéressé par le sujet. J'avais enfin réussis à changer le sujet de la conversation. Je ne sais même plus comment d'ailleurs. On s'était mis à jouer à 2048 sur son téléphone. Bien sûr, je perdais. Je suis sûr que le téléphone ne m'aimait pas car je n’aurai pas dû perdre. Ensuite, on avait énormément discutés, bu des centaines de cafés au lait. Mais, j'ai appris une chose, c'est un petit blagueur. Il me faisait des blagues et j'en riais aux éclats. J'ai bien aimée cette journée passée avec lui. Il avait dû s'absenter pour faire pause pipi room. Je me dis maintenant que si il ne m’avait pas invité au café, je n'en serait pas là où j'en suis. Pendant son absence, un mec à côté n'arrêtait pas de m'observer; quand nos regards se croisèrent, j'avais l'impression d'être seule face à lui. Son sourire s’agrandissait et le mien apparaissait.

 

 - Tu penses à quoi ?

Il venait de me sortir de mes pensées, ses lèvres étaient près des miennes et il me regardait avec une intensité déroutante.

 - Je ne pense à rien.

C'est un pêché de mentir mini Zoe mais, bon je ne vais pas commencer à faire la bonne pratiquante. Je lui souris tendrement et ses lèvres vinrent s’emparer des miennes… Ses lèvres sont douces et délicieuses. Je lui rendis timidement son baiser avant de prendre enfin de l'assurance et de passer mes mains autour de son cou. Il me collait à lui. Je suis si près de lui, que je sens les battements de son cœur. Je fermai les yeux pour savourer ce baiser intense, mais mini Zoe me rappela ma séance de jogging catastrophique...

 

J'étais en train de courir pour courir, je pensais que ce jour n'arriverai jamais d’ailleurs. Mais, les miracles existent et j'en étais la preuve vivante ! J'étais en train de courir, je pensais que chacune de mes foulés me rapprochaient de la mort, je ne sentais plus mes jambes, j'avais une de ces envies de me laisser tomber par terre comme une grosse merde. Seulement, je n’étais pas seule dehors, du coup je courais jusqu'à tomber enfin sur un banc. Je m'allongeais en respirant fortement… Tant pis pour les autres, mais je ne peux pas partager l'air là. Je respirais tellement fort, je voulais aspirer tout l'air du monde, j'étais en manque d'oxygène, j'étais sur le bord de l'évanouissement et là devant ma vision floue une personne apparut. J’eus du mal à le reconnaître, une fois ma vision stable je le reconnus ! C'était le mec du café qui se trouvait en face de moi. Je ne pu m'empêcher de lui sourire alors que mon corps était sur le quai de la mort avec tous ces efforts fournies. Il était debout en face de moi, on était resté dix bonnes minutes sans se parler, juste à se regarder et à ce sourire. Son sourire... Je suis amoureuse de son sourire. Je m'étais relevée du banc pour m'y asseoir une fois mon souffle repris. J'étais apte à partager l'air maintenant. Il s'était assis près de moi, son genou frôlait le mien et j'adorais ça. Une discussion débutait. Elle c'était finie tard le soir, d'ailleurs il m'avait raccompagné devant ma porte.

 

 - Tu ne vas pas me dire que tu ne penses à rien, une partie de toi n'est pas avec moi.

Dit-il en quittant mes lèvres. Il me caressait le visage tendrement et repris d'une voix douce :

 - Qui a t’il princesse ?

Je ne dis rien, j'étais un peu gênée de la situation, j'arrête pas de penser, mon cerveau surchauffe. Faut que je parte.

 - Je dois y aller désolée.

Je ne lui laissai pas le temps de me répondre et je quittai ses bras pour courir sans destination précise. J'ai arrêtée de courir pour marcher. J'ai pas envie de m'évanouir là. J'étais un peu perdue dans ma tête et j'avais besoin de parler avec une psychologue d'urgence. Je sortis mon téléphone pour composer le numéro de Elza.

 - Allô ! Fit Elza au bout du téléphone.

 - Yo ! Mochita, j'espère que tu es chez toi et que tu fais des crêpes, j'ai la dalle ! J'arrive.

Je ne lui laissai même pas le temps de répondre et je me dirigeai vers chez elle.

Je suis enfin assise sur le canapé de luxe de la riche de mochita, bien sûr mes crêpes n’étaient pas là, mais mochita n'était pas seule. Il y avait Paloma et Talia. On se mit à papoter de tout et de rien, on parlait de Loan, le nouveau de la classe. Il a déjà fait impression sur les membres de la classe. Il attise la jalousie des mecs et la sympathie des filles. Je n'ai pas encore eu l’occasion de lui parler. Mais, Paloma se donnait à cœur joie pour nous raconter les ragots sur lui. Quant à Talia, elle parlait peu de lui.

 - Tu l'aimes pas ? Demandais-je à Talia.

 - Qui ça ? Dit-elle surprise.

 - Loan.

 - Ah ! Non, on a un passé en commun. J'ai pas envie d'en parler.

Je n’insistai pas plus. Elle se leva puis déclara :

 - Je m'en vais, tu viens Paloma ?

Paloma se leva à son tour. Toutes les deux nous dîmes au revoir avant de partir de la maison de Elza. Une fois les deux parties, je regardai Elza en haussant les épaules.

 - Je me demande c'est quoi leur passé en commun ?

 - T'inquiète je vais mener mon enquête.

Lui répondis-je. Ensuite je lui racontai mon week-end, la sortie au café puis ma rencontre au parc avec le jeune homme.

 - Il s'appelle comment ? M'interrogea Elza.

 - Adrien.

 - Ok, et vous avez parlé de quoi ?

 - Il m'a demandé si je sortais avec Mateo j'ai dit non.

 - Il connaît Mateo ?

 - Non, mais il m'a vue avec lui au café.

 - Ah d'accord, donc continue.

 - On a parlé de moi et de lui…

Je m'arrête un moment avant de poursuivre.

 - Il a une copine, une certaine Marie.

 - Oh d'accord, c'est tout ?

 - Oui.

Elle me regarda avec insistance.

 - Bon d'accord, il m'a embrassé.

Elle hurla de surprise et se faisait du vent avec ses mains pour reprendre ses esprits et me dit :

 - Bon, si j'ai bien compris, lors de ta sortie avec Mateo tu as vue Adrien. Vous vous êtes échangés quelque sourire et le lendemain vous vous êtes croisés au parc lors de ton jogging, il t’apprend qu'il est en couple et toi tu l'as embrassé il y a quelques instants ?

 - Oui mais c'est lui qui m'a embrassé.

 - Et sa copine alors ?

Je ne savais pas quoi dire, j'osais les épaules de nouveau. Pour changer de sujet je demandai à Elza :

 - Et toi mochita ? Les amours comment ça se passent ?

Elle devint rouge comme une tomate. C'est clair, je vais pas la lâcher tant que je ne saurais pas tout !

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