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Mon dieu, je ne me suis jamais fait autant chier, c'est censé être intéressant ça ? Je n'ai jamais compris ce principe ! Avoir comme heure de cours, du français ! On parle tous français, on n'a pas besoin d'apprendre. C'est un scandale, je le dis haut et fort ! Mon dieu, il n'est que 8 h 20. Ce qui est pire que d'avoir du français, c'est avoir du français à 8h du matin. Franchement, il y a une grande différence. Dès le matin, on te soûle avec ça mais, le pire dans l'histoire, c'est que comme ils savent que l'on parle tous français, ils nous apprennent à analyser la langue française. Que ça nous servira plus tard ! La bonne blague ! Je m'imagine à 50 ans devant un vieux bouquin en train de dire « Oh là ! Ne serait-ce pas une antithèse ? Ou une litote peut-être? ». Non, franchement, c'est de l'abus de pouvoir. Moi je dis qu'il faut faire une révolution, changer tout ! Que le pouvoir vienne aux mains des jeunes vu qu'avec les adultes c'est un peu, non c'est une énorme, catastrophe. Mon dieu ! Il n'est que 8 h 25, je suis certaine que l'horloge est cassée. Je devrai peut-être écouter... je viens de me faire peur pendant quelque minute. C'est vrai le lycée change les gens, mais pas à ce point, pas au point que je me mette à écouter en français. C'est clair, je n'aime pas le français. Quand j'irai au ciel, j'aurai une discussion sérieuse avec Jules Ferry. Bon, je sais ce qui me reste à faire ! Je vais chanter. « Il était un petit homme, pirouette cacahuète, il était un petit homme, qui avait une drôle de maison, qui avait une drôle de maison.. »

  - Zoe, s'il te plaît peux-tu me lire l'extrait deux et m'extraire une information du texte ?

Je rêve ! Il m'a coupé dans ma chanson ! Je répondis avec un faux sourire :

  - Bien sûr monsieur !

Je me mis à trifouiller à l’intérieur de mon trieur, à la recherche de cette maudite feuille. Monsieur Leblanc commençait à perdre patience, je le sentais, il me lançait un regard mitrailleur avant d'ajouter sèchement :

 - Comme toujours, vous êtes à la ramasse, ça fait 30 minutes que nous sommes rentrés en cours demoiselle et sur votre table, il n'y a aucune affaire pour prendre des notes. Je pourrai savoir pourquoi ?

 - Moi, je voudrai savoir qu'elle type de problème de vue vous avez, pour avoir pris 30 minutes à remarquer que mes affaires n'étaient pas sorties alors que je suis en face de votre bureau ?

Je fis un léger sourire et commençais à ranger mes affaires, je connaissais la suite.

 - Sortez de mon cours ! Je sens que votre mère sera encore heureuse après mon coup de fil.

Je ne dis pas un mot de plus et je me dirigeai devant la porte avant de me retourner. Je vis mes camarades de classes me regarder, mort de rire et d'autres sans expression, comme s'ils s'en foutaient de ce qui se passe. Puis, je dis :

 - Sey sey !

Suivis d'un geste de garde à vous militaire. Et je traverse la porte sans demander mon reste. J'ai gagné 20 minutes de temps libre. C'est un bon début de journée. Je descendis les escaliers du bâtiment plus lentement qu'un escargot. Il faut profiter de ce genre de moment, c'est rare. Tout le monde cours après le temps et personne prend le temps de savourer chaque seconde de sa vie. Moi je savoure, chaque respiration de plus, chaque battement de plus, je marche lentement pour ressentir les choses plus longuement.

Chapitre 1

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